Les pâquerettes ne chantent pas, même si elles sont folles.

Elle ne sait pas trop par où commencer.

Comment en est-elle arrivée là ? Elle ne sait même plus, elle s'est laissé guider, flotter, et au gré du vent et des courants, petite plume légère, est venue se poser là. Ainsi va sa vie ; elle se laisse porter et ses tribulations l'emmènent parfois très loin, au bout du monde ou au coin d'une rue, d'une rencontre au-dessus d'un feu de camp à un échange furtif dans le métro. Hasard des chemins qui se croisent et des cœurs qui se touchent.

Pourquoi est-elle ici ? on n'en sait trop rien, elle n'aime pas mettre des raisons, à chaque effet sa cause, c'est ce qu'on lui apprend en cours de sciences, mais elle, elle croit aux coïncidences inavouées et aux miracles sans raison.

Où va-t-elle, c'est la question à ne pas poser. Un pessimisme fondamental, une crainte sourde l'empêche de se projeter, de croire en un futur ; pourtant elle sourit beaucoup, rit juste pour le plaisir, ne voit rien de plus beau que l'éphémère d'un instant. Elle se voudrait funambule ou trapéziste, mais le seul équilibre qu'elle ait jamais su trouver est celui des mots. Et assise sur un banc en se murmurant des poèmes elle regarde passer le monde, tout ces gens qui lui sont inconnus mais qu'elle aime pourtant d'un amour diffus et inexpliqué, tandis qu'impudemment, son audace d'écrivain lui fait s'approprier leur vie et leur passé ; et les rêves qu'elle leur invente ont une fragrance de poésie fragile.

Elle rêve tout bas et s'envole les pieds sur terre, yeux grands ouverts, guettant le moindre éclat de beauté. Quand soudain, dans le reflet d'une flaque, dans un regard, dans la lumière dorée de la fin de journée baignant la ville, même dans un nœud de barbelés se découpant sur le crépuscule, surgit cette magie subtile qui la fige un instant, et une seconde durant elle sourit, juste pour ça : parce que c'est beau.

Sorrane ne sait pas parler d'elle. Du reste qu'y aurait-il à dire ? Elle a l'âge d'être encore émerveillée, naïve peut-être, la poésie à fleur de peau, mais pourtant une carapace autour du corps. Elle se cache bien, abrite sous des dehors désabusés et rationalistes son âme fondamentalement rêveuse. Elle ne sait pas parler d'elle et surtout, elle n'aime pas. Sûrement est-ce la raison pour laquelle, puisqu’il lui faut se présenter, elle a préféré la troisième personne. Abandonnant ce je pompeux et trop personnel, elle se sent moins dénudée, moins exposée.
Et voilà qu’elle ne sait plus quoi dire, les mots papillonnent et virevoltent autour d’elle sans jamais se laisser attraper, bientôt elle ne pourra plus rien ajouter à sa page d’autre que de gros pâtés d’encre. Et puis elle préfère s’arrêter là, avant de risquer s’enliser dans les méandres de la plus abjecte auto-contemplation.


… Mais comme c'est une fille sage et docile, elle a bien sûr lu et approuvé le règlement

Dessines-moi un nuage
(Bienvenue! Tu veux être mon amie? Oui je suis une dangereuse psychopathe qui aime cette présentation non-ordinaire)

Ahah ! Je ne peux refuser une si jolie présentation !

Et "… Mais comme c'est une fille sage et docile, elle a bien sûr lu et approuvé le règlement " m'a fait bien sourire ! J'ai lu en me demandant comment tu allais le caser !

Ta présentation est très poétique, c'est plutôt comme se laisser porter plutôt que comme lire, mais moi, je suis déçu qu'avec d'aussi beaux mots elle ne soit pas plus personnelle. Elle me fait l'effet que tu as un fichier word "présentation" que tu colles sur les forums où tu t'inscris.

Oui, je sais, je critique, je critique... Ma présentation à moi, elle fait deux lignes, alors, tu as raison, je n'ai rien à dire.

Sur ce, je me tais (enfin) mais d'abord je te souhaite la BIENVENUE !!!!!!!!!!!! Tu passes au vert Il me tarde de lire ce qu'une aussi jolie plume peut donner !

Puis j'aime la sonorité de ton pseudo !